L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Courrier de Saône-et-Loire, France, page 3, le 4 octobre 1954.
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Les Martiens vont désormais bien compliquer l'existence de nos compatriotes, surtout si ces derniers délaissant les sujets terre à terre se mettent dans l'idée de circuler nez en l'air dans le but de déceler la présence du moindre "Cigare", "Tuyau de Poêle" ou "Scaphandrier volant", égarés comme par hasard dans le ciel de notre Bourgogne.
Qu'on en juge par cette anecdote garantie authentique :
Samedi après-midi, un attroupement se produisait place de Beaune, attroupement consécutif à une découverte faite par un quidam qui, à grand renfort de gestes et d'explication, désignait du doigt dans l'espace céleste un point blanc baptisé sur-le-champ "Soucoupe volante".
On s'extasiait un instant au risque de devenir miraud, puis gagné finalement par les exigences de la vie chacun poursuivait sa route, fort décidé à ne pas s'en tenir à cette simple vision fugitive.
Hallucinée également par la présence de cet engin mystérieux évoluant dans les nues, une brave dame qui avait figuré parmi les curieux devait changer du tout au tout de conversation en s'apercevant qu'elle n'était plus en possession de son porte-monnaie.
L'avait-elle perdue alors qu'elle était en contact par ondes ultra-courtes avec les Martiens? Ou lui avait-on fait le coup de la soucoupe volante avec ses propres deniers? Elle était bien incapable de le dire.
Pour plus d'assurance elle se rendit au commissariat afin de conter son boniment dans le but de faire effectuer discrètement quelques recherches.
Confiante dans l'enquête qu'allait effectuer la maréchaussée, la brave ménagère regagnait son domicile où, pour sa plus grande surprise elle retrouvait, non pas un Martien comme on pourrait le croire, mais son porte-monnaie.
Les soucoupes volantes lui avaient fait perdre la tête...